arthroscopie d’épaule – réinsertion de rupture de la coiffe des rotateurs Réunion

Chirurgien spécialiste de l’épaule – 974 – Dr FELDEN Arnaud

 

Rupture des tendons de la coiffe des rotateurs de l’épaule – Réunion – 974

Les tendons de la coiffe des rotateurs permettent les mouvements de l’épaule et du bras vers le haut ainsi que les rotations. Une rupture peut survenir touchant 1 ou plusieurs tendons et  entraîner des douleurs ainsi qu’une perte de la force et de la mobilité du bras. L’arthroscopie permet une réparation sans ouvrir l’articulation. 

la coiffe des rotateurs de l'épaule - Réunion 974

L’épaule et la coiffe des rotateurs: un peu d’anatomie…

L’épaule correspond à l’articulation entre la scapula (omoplate) et la partie haute (tête) de l’humérus. La tête humérale recouverte de cartilage pivote sur une zone cartilagineuse presque plane de la scapula appelée glène. L’acromion est une partie de la scapula qui forme avec le Ligament Acromio-Coracoïdien une voûte au dessus de l’articulation. Les tendons de la coiffe des rotateurs (supra et infra-épineux, petit rond) qui permettent de lever et de porter le bras vers l’extérieur coulissent entre l’acromion (au-dessus) et la tête de l’humérus (en-dessous) sur laquelle ils s’insèrent. 

rupture de la coiffe des rotateurs - Réunion 974

Les tendons de la coiffe des rotateurs peuvent se rompre au niveau de leur insertion sur l’os de la tête de l’humérus. 

Le problème? La rupture des tendons de la coiffe des rotateurs

Parfois, l’acromion est épais et crochu au lieu d’être fin et plat. Cela réduit alors l’espace de glissement  des tendons de la coiffe des rotateurs entre la tête humérale et la face inférieure de l’acromion. La conséquence est une irritation de ces tendons à chaque mouvement de l’épaule appelée conflit sous acromial. Ce conflit engendre une inflammation des tendons (tendinite) qui les fragilise et peut aboutir à leur rupture. Celle-ci peut également survenir après un traumatisme de l’épaule. La rupture d’un ou de plusieurs tendons se traduit par une douleur et une difficulté à lever le bras. S’y associe souvent une perte de force au niveau de l’épaule. L’évolution naturelle se fait vers une aggravation de la rupture et donc de la gêne. La réparation devient alors plus difficile et le résultat plus incertain.

Le traitement initial associe anti-douleurs, anti-inflammatoires et kinésithérapie. Ce n’est qu’en cas d’échec que se discutera la chirurgie de réparation arthroscopique. 

réparation de la coiffe - arthroscopie d'épaule - réunion - 974

La zone osseuse de réinsertion est avivée avec une fraise motorisée (à gauche). Les tendons sont refixés à leur origine par des fils montés sur une ancre elle-même vissée dans l’os avivé (à droite).

Réinsertion de la coiffe des rotateurs : c’est quoi et pourquoi ça marche? 

Le but de l’intervention est de réinsérer les tendons rompus à leur emplacement d’origine au niveau de la tête humérale. Afin de traiter la cause, leur espace de glissement est agrandi en rabotant la face inférieure de l’acromion (acromioplastie). La réparation se fait au moyen d’ancres vissées dans l’os sur lesquelles sont amarrés des fils très solides. Ces fils sont passés dans les tendons rompus pour les refixer à l’os. Cela permet, après cicatrisation tendineuse, de soulager la douleur, de récupérer la mobilité et la force de l’épaule ainsi que de limiter l’apparition d’arthrose

arthroscopie d'épaule pour réinsertion de coiffe - réunion - 974

La chirurgie est réalisée sous arthroscopie par de petits instruments sous contrôle d’une caméra passés par de petites incisions de 5 mm sans ouvrir l’articulation de l’épaule.

Réinsertion arthroscopique de la coiffe des rotateurs : comment? 

L’intervention dure environ 1 à 2 heures et se pratique sous anesthésie générale.
Elle est réalisée sous arthroscopie, c’est à dire sans ouvrir l’articulation, par plusieurs petites incisions autour de l’épaule de 5 mm chacune. Une caméra est introduite par l’une d’entre elles pour faire le bilan des lésions et contrôler le geste. Les petits instruments nécessaires à la chirurgie sont introduits par les autres.
Le tissu inflammatoire recouvrant les tendons irrités appelée bursite est retirée. L’acromioplastie est réalisée pour supprimer la cause de la rupture. La rupture est visualisée et les tendons sont préparés. L’os de la tête humérale devant recevoir les tendons est fraisé pour stimuler la cicatrisation. Les ancres y sont enfouies et les fils passés dans les tendons sont noués. La réparation est alors testée pour vérifier sa résistance. Une attelle d’immobilisation sera mise en place. 

D’autres gestes arthroscopiques peuvent être réalisés dans le même temps opératoire comme une section ou ténodèse (fixation) d’un tendon du long biceps pathologique ou une résection du 1/4 externe de la clavicule en cas d’arthrose symptomatique à ce niveau.

 

Réinsertion arthroscopique de la coiffe des rotateurs : et ensuite? 

La chirurgie est réalisée le plus souvent en AMBULATOIRE avec une sortie de l’hôpital le jour même vers votre domicile.
Vous ne débuterez la rééducation qu’après 1 mois.
Une attelle d’immobilisation est gardée jour et nuit pendant 6 semaines, le temps nécessaire à la cicatrisation tendineuse.
Les fils sont résorbables et leur extrémité peut être coupée après 15 jours.
La reprise de la conduite automobile est possible après 2 mois.
Une reprise du travail s’envisage généralement après 3 mois (cela dépend évidemment du type d’activité physique professionnelle). Certaines professions pourront nécessiter une reclassement (position des mains au-dessus de la tête comme les plaquistes par exemple).
Les activités sportives ne sollicitant pas l’épaule peuvent être reprises après 3 mois, les autres après 6 mois.
Les cicatrices opératoires doivent être protégées des rayons UV du soleil pendant un an après l’opération en utilisant un linge couvrant ou une crème solaire écran total indice 50 au risque d’être inesthétique et en relief (chéloïde).

Réinsertion arthroscopique de la coiffe des rotateurs : quels risques? 

Une nouvelle rupture est possible notamment en cas de non respect des consignes d’immobilisation ou de lésion importante rétractée et ancienne. Une chirurgie itérative devra être discutée au cas par cas.
Une rétraction visible du muscle biceps appelée « signe de Popeye » peut survenir dans 10 à 15% des cas sans perte de force évidente.
Votre épaule peut s’enraidir progressivement, la rééducation est ainsi très importante après une période de repos de 1 mois.
Une algodystrophie peut apparaître dans de rares cas et ralentir la récupération. Elle correspond à une réaction inflammatoire post-opératoire exacerbée qui occasionne des douleurs importantes et un œdème. Elle guérit toujours mais très lentement (entre 3 et 18 mois).
La survenue d’une infection reste exceptionnelle après une arthroscopie. Cette complication connue nécessite un lavage du site opératoire et la mise sous antibiotiques plus ou moins longue avec éventuellement une reprise chirurgicale.
Il est possible que la zone opérée saigne après l’intervention et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut s’avérer nécessaire.
L’atteinte des nerfs et artères du bras est rarissime mais peut entraîner une paralysie ou une perte de force.

Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien vous donnera toute explication complémentaire nécessaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention. 

 Réinsertion de la coiffe des rotateurs sous arthroscopie : quels résultats? 

La réinsertion d’une rupture de la coiffe des rotateurs sous arthroscopie permet une disparition des douleurs et une amélioration fonctionnelle de l’épaule dans 90 % des cas après un délai variable de 3 à 6 mois. Il ne faut donc pas espérer de résultats rapides mais ils  sont généralement durables dans le temps. La cicatrisation tendineuse n’est cependant complètement obtenue que dans 60 à 80% des cas. Elle est compromise en cas de lésion ancienne et/ou importante et rétractée, d’un âge avancé, d’une mauvaise qualité tendineuse lors de la chirurgie et surtout de la consommation tabagique qui contre-indique théoriquement cette chirurgie. En cas de non cicatrisation tendineuse, l’épaule reste souvent indolore mais la force musculaire n’est pas, ou que partiellement, récupérée. Il est préférable d’éviter par la suite les travaux de force répétitifs et les sports violents.